Art & Histoire Suède

L’Aeroseum : le bunker enfoui de l’Armée de l’air suédoise

Pour les passionnés d’aviation comme M.Loukoum, le musée d’Aeroseum est un rêve devenu réalité. Pour les passionnés de la Seconde Guerre Mondiale comme moi, c’est un lieu tout à fait décent également.

Le matin où nous avons quitté Göteborg, nous voulions faire une dernière visite avant de rejoindre Örebro pour la nuit. Alors c’est parti !

Le musée d’Aeroseum est situé à environ 12km au nord de Göteborg, tout à côté de l’aéroport de Säve. Une fois sur place, payez votre ticket d’entrée depuis votre voiture via un guichet et allez vous garer. En surface, il n’y a pas grand chose d’extraordinaire à voir : des arbres, du béton, une colline rocailleuse, deux-trois hélicoptères tout de même qui annoncent la couleur. C’est la partie visible de l’iceberg. Au fur et à mesure que l’on s’approche, on voit l’entrée de l’Aeroseum : une grande voûte de pierre sous laquelle une porte blindée vous permettra d’entrer dans ce temple de l’aviation suédoise.

L’histoire de l’Aeroseum

Avant d’être un musée, l’Aeroseum était un hangar de l’Armée de l’air suédoise. Il fut créé la même année que la Royal Göta Air Wing (aussi connue sous le nom de F9 ou F9 Säve), en 1940. Cette branche de l’Armée de l’air basée à Göteborg est née d’une volonté de consolider les défenses côtières de la Suède pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 1940 donc, ce sont des tonnes de roche qui furent dynamitées afin de dégager un espace suffisamment grand pour y accueillir toute une garnison de l’Armée de l’air, soldats et avions compris. Il était bien sûr plus sécuritaire de garder les avions sous terre plutôt qu’à la surface où ils auraient été trop vulnérables face à une attaque éclair. L’espace d’origine mesurait 8000m2.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la menace nucléaire n’a fait qu’encourager l’armée de continuer de stocker sa ressource aérienne sous terre. Le hangar fut agrandi à la suite de grands travaux dans les années 50. De 8000m2, le hangar passe à 22000m2, le tout situé à quasiment 28m sous la surface. En 1955, le hangar permettait à environ 40 personnes et 15 avions de chasse d’y être entreposés.

A la fin des années 50, pour des soucis de discrétion, des cuves d’essence furent installées au sein du hangar afin de faciliter le ravitaillement des avions. Pratique oui, sûr non (ça sent l’accident à plein nez non?). Car une fuite d’essence et une bonne frayeur plus tard, les cuves à l’intérieur de l’installation furent interdites. Désormais, les avions devaient être remorqués dehors afin d’être ravitaillés devant l’entrée du hangar par des gigantesques camions-citernes. Aujourd’hui, des grilles anti-feu sont encore là, visiblement relevées.

Après 1969, le hangar cessa d’être opérationnel et servit d’espace de stockage. Au maximum de sa capacité, 70 avions de chasse et hélicoptères pouvaient y être stockés. Pour gagner de la place, les ailes des avions étaient démantelées.

Après la fermeture du bunker naquit un musée

L’histoire du hangar pivote en 1998 quand l’Armée ordonne sa fermeture. Mais, plutôt que de laisser le lieu et de nombreux appareils à l’abandon, le Commandant Roger Eliasson propose de le convertir en centre expérimental pour tous les passionnés d’aviation. La Défense suédoise approuve et déclassifie le site. C’est alors que commence l’aventure muséale Aeroseum.

Aujourd’hui, ce sont des dizaines de vieilles pièces d’aviation militaire qui sont exposées sous terre : des avions de chasse, des hélicoptères et j’en passe. Le musée a aussi été équipé d’espaces d’exposition qui retracent l’histoire militaire de la Suède et du hangar, de même que des simulateurs d’avions civils et militaires, une section sur l’histoire spatiale et un café pour qui aurait besoin d’une pause. Un petit espace pour les enfants a également été aménagé près du café si ces derniers se lassent de monter à bord des hélicoptères et avions reposant au hangar.

Bien que passionnée d’histoire, l’histoire militaire et technique de l’armée n’a jamais été mon fort. Il serait toutefois égoïste de ma part de vous priver de la vue des engins enterrés. C’est sur ce point tout à fait altruiste que je vous laisse admirer quelques beaux spécimens.

Pour plus d’informations : https://www.aeroseum.se/, disponible en suédois et en anglais.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *