Italie

4 jours à Naples et ses environs

Pour fêter mes 29 ans, je voulais faire un long week-end. Je voulais partir pas trop loin de la France, pour pas cher et où je puisse me baigner (été oblige). Après avoir regardé du côté de la Grèce, je me suis finalement arrêtée sur l’Italie, et sur Naples en particulier. Ce n’était pas cher, nous avons pu donc avoir des billets d’avion et une location pour une bouchée de pain, malgré le pic de la haute saison. Me voilà partie pour laisser une autre année derrière moi. C’était en juillet 2019.

Naples n’était pas pour moi une évidence, c’est une rencontre qui est arrivée complètement par hasard. C’est ce genre de rencontre qui met une claque et qui laisse des souvenirs vifs. Je ne m’attendais pas à grand-chose, mes recherches s’étant limitées à quelques activités et lieux à découvrir. Je voulais être surprise. J’avais bien sûr vu des photos, du coin de l’œil. La côté amalfitaine située non loin me faisait de l’œil mais j’ai finalement écarté cette étape pour me concentrer sur autre chose. En 4 jours, c’est coton. Je vous raconte?

Naples depuis la mer

JOUR 1 : la Naples historique et la ville souterraine

Nous avions pris un avion tôt avec M.Loukoum ce matin-là, très tôt même. Au moins, ça m’a permis de finir ma nuit dans l’avion. 

Quand je voyage, j’ai tendance à ne faire aucune réservation d’activités le jour de mon arrivée dans un pays, on ne sait jamais si l’avion aura des soucis ou non. Cette première journée servirait donc à explorer Naples tranquillement, sans aucune contrainte que celle d’être émerveillés.

Notre arrivée dans les Quartiers Espagnols

Arrivés à l’aéroport de Naples, nous nous mettons dans la file d’attente des taxis. Les transports en commun ne sont pas forcément le fort de cette ville, j’y reviendrai plus tard. Quand on annonce que l’on veut se rendre à notre Airbnb situé dans les Quartiers Espagnols, plusieurs taxis font la tronche et nous envoient bouler au profit d’autres touristes. Ce n’est sans doute pas rentable. 

Finalement nous tombons sur un monsieur qui nous  y emmène. Attention d’ailleurs à l’enfer des tarifs des taxis. Les prix sont encadrés et doivent être affichés dans le taxi, sinon fuyez. Il y a des suppléments pour tout, selon la zone de laquelle vous partez et selon celle où vous vous rendez etc. Bref, vérifiez les prix.

Quand on arrive dans le quartier des Quartiers Espagnols, on comprend pourquoi certains chauffeurs de taxi n’y vont pas. C’est un quartier pentu, incroyablement étriqué et bordélique (pardon my French). Les rues sont très étroites, les magasins ayant en plus la moitié de leur marchandise sur le “trottoir” (non il n’y pas de trottoirs dans ce quartier), ça grimpe et les scooters (l’enfer sur terre) n’aident pas. Nous arrivons finalement à bon port après avoir eu la peur de notre vie (le chauffeur de taxi était visiblement pressé d’arriver malgré les limitations de vitesse et les dangers évidents du quartier). Je n’ai décidément pas fini d’être surprise par ce quartier.

Une fois les bagages déposés, nous pouvons enfin partir en vadrouille – à pied. Louer une voiture si vous restez sur Naples est une erreur incroyable. C’est mal foutu et vous risqueriez d’y perdre une vie.

Les Quartiers Espagnols ont un certain charme, il faut rester toutefois vigilants. C’est un quartier comme on aurait pu l’imaginer dans ce coin d’Italie : les rues pavées respirent la vie, du linge pend à toutes les fenêtres, ce qui répand une odeur de lessive à travers le quartier. Les gens parlent fort et les scooters filent à toute allure dans les rues. C’est là qu’il faut être vigilant, gardez un œil sur les scooters, ils sont partout.

Crédits : Orna Wachman sur Pixabay (je n’avais pas de photo exploitable…)

Ce quartier fait partie du cœur historique de Naples qui lui-même est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est un quartier incroyable (je risque d’utiliser cet adjectif assez souvent dans cet article), plein de surprises. Son nom vient d’ailleurs du fait que le quartier fut occupé au XVIè siècle par des soldats espagnols chargés de (sur)veiller sur la population napolitaine alors que le royaume de Naples appartenait à l’Espagne. 

La galerie Umberto Ier et la Piazza Municipio

Nous continuons notre descente du quartier (le quartier entier est une pente, tout simplement) et nous finissons par découvrir une autre facette de Naples, celle qui n’est pas coincée à l’ombre entre deux immeubles. On y découvre une vue sur le port et nous arrivons à la galerie Umberto Ir. 

La galerie Umberto Ier est une immense galerie marchande vitrée datant de la deuxième moitié du XIXè siècle. C’est un endroit magnifique, haut lieu touristique de Naples et donc un piège à touristes. Ici, on a passé plus de temps à essayer de se débarrasser des mecs chelous qui vendent des trucs inutiles aux touristes qu’à admirer le plafond de verre et l’architecture. C’est tout de même très beau.

Comme la faim commence à se faire ressentir, nous continuons plus loin jusqu’à la Piazza Municipio où se dresse une impressionnante fontaine : la Fontaine de Neptune datant du XVIIè siècle. Nous mangeons en terrasse en ayant une vue imprenable sur le port, le Castel Nuovo (une autre merveille de Naples) et des travaux à foison.

La ville souterraine

Après manger, nous remontons les rues pour rejoindre une entrée de la ville souterraine Naples située Piazza San Gaetano. L’idée de faire une visite six pieds sous terre plutôt que d’affronter la chaleur de la surface me réjouit (j’aime le frais). J’adore les souterrains, ça, ce n’est pas nouveau. 

Une fois arrivés devant l’entrée, nous nous inscrivons à une visite guidée en français qui doit partir quelques dizaines de minutes plus tard. Le prix est abordable et même si nous nous retrouverons sans doute à plus de 30 personnes dans le groupe, la visite en vaut la chandelle. 

En attendant l’heure de départ de la visite, j’attrape un Spritz à 1€ dans la rue. Je me réjouissais de pouvoir boire des Spritz à Naples. Mais à 1€, il ne faut pas faire les difficiles (conclusion: c’était pas bon). Nous visitons également la basilique San Lorenzo Maggiore située non loin de l’entrée de la ville souterraine. C’est l’une des plus anciennes basiliques de la ville, datant du XIIè siècle. 

Commence plus tard notre visite de la ville souterraine. Ou du moins une partie car les souterrains restants sous les pieds des napolitains font environ 80 km de long. On explorera une partie : celle où on ravivera des souvenirs de la Rome antique. Pendant la visite, nous descendons à 40 mètres sous terre, là où des restes antiques sont encore observables. Le reste de la ville a été bâtie par dessus. Jadis, un aqueduc avait été construit pour alimenter la ville en eau. On trouve encore dans les sous-sols de Naples des bassins remplis. 

Vers la fin de la visite, on se retrouve dans une maison où se trouvait il y a longtemps un théâtre gréco-romain. Il faut parfois deviner et laisser parler la vieille pierre pour s’imaginer qu’un autre monde existait là durant l’Antiquité. 

De cette visite, je garde un fantastique souvenir mais aucune photo. La luminosité ne m’a simplement pas permis de prendre des photos dignes de ce nom.

Pour être honnête, je ne me souviens plus très bien de ce que l’on a fait ensuite. Nous avons sûrement encore erré dans le quartier et marché un peu. Pour finir la journée par un dîner dans un restaurant des Quartiers Espagnols où les prix ridicules nous ont permis de faire un festin délicieux. Car Naples est aussi la capitale de la pizza et qu’il était hors de question de passer à côté. Alors oui, j’ai mangé de la pizza quasi tous les jours.

Pas loin de l’entrée de la ville souterraine à défaut d’avoir des photos du reste

JOUR 2 : Pompéi et le Vomero

Pompéi

Le lendemain matin, je nous avais réservé une visite guidée de Pompéi en français à 10h. Nous avions décidé d’y aller en train. Pour espérer arriver à l’heure, il fallait prendre le premier train rapide qui dessert Pompéi. Ce train, nous l’avons attendu pendant 30 minutes après l’heure de départ initiale. Préparez-vous à attendre vos transports longtemps à Naples. L’attente est longue et la certitude que le train arrivera en retard est bien là. 

Nous sommes donc arrivés en retard à notre visite de Pompéi. Par chance, une famille ayant réservé la visite se trouvait également dans le train donc le guide a pu nous attendre et même nous retrouver à la gare. 

Le guide était super et je ne peux que recommander de visiter Pompéi (ou du moins en partie) avec un guide. Ayant travaillé de nombreuses années pour des agences de guides touristiques, je prêche en convertie. Pour ceux que ça intéresse, j’avais trouvé la visite sur Airbnb expériences.

Passées les hordes de touristes asiatiques à l’entrée du site, le guide nous donne une introduction bienvenue du site. Le site est immense et mérite à lui seul une journée entière de visite. En 2h de visite, nous voyons et comprenons déjà une bonne partie. Parmi les nombreux bâtiments sortis de la cendre, nous visitons le Forum et sa Basilique, les greniers du forum où sont entreposés victuailles et corps fossilisés, un thermopolium (restaurant où des jarres permettaient de servir des repas chauds), des maisons aux mosaïques, fontaines et restes de jardins incroyables, des thermes, un lupanar et j’en passe.

Mon mot d’ordre : explorez! Pompéi est un site merveilleusement gigantesque. J’ai visité le site archéologique de Carthage en Tunisie deux mois plus tard. Site qui se prétend être l’équivalent de Pompéi. Foutaises! Rien n’équivaut Pompéi et Carthage fait pâle figure à côté.

Nous continuons d’explorer les ruines longtemps après avoir quitté notre guide. Pour finalement reprendre la route de Naples vers le milieu d’après-midi. Nous aurions pu terminer la journée avec un tour en bus nous emmenant au Vésuve. Mais je préférais rentrer et profiter encore un peu de Naples.

Le Vésuve depuis Pompéi

Le Vomero

De retour sur Naples en fin d’après-midi, nous prenons la “route” du Vomero. Je ne sais plus comment nous y allons d’ailleurs, peut-être en métro ou en bus. D’ailleurs pour le métro, soyez armés de patience aussi car seuls 3 ou 4 métros circulent par heure. Le métro n’est donc pas le moyen de transport le plus pratique pour arpenter la ville.

Le quartier du Vomero est une colline qui surplombe le reste de la ville et la mer de façon un peu hautaine à vrai dire. C’est un des quartiers les plus cossus de Naples et ça se voit. Nous voulions observer un panorama de la ville depuis le parc de la Villa Floridiana. C’était sans compter les gardiens nous chassant du parc pour cause de fermeture anticipée. Tant pis. On prendra un verre en terrasse à la place (quel dommage vraiment). 

Comme tout commençait à fermer, nous n’avons pas pu visiter le Castel Sant’Elmo qui vaut le détour dans le coin (paraît-il). Nous profitons à la place de descendre la colline en funiculaire. C’est plutôt rigolo. Le trajet est très court et très raide. Une fois en bas, nous découvrons une vue époustouflante sur le quartier qui semble s’élever vers le ciel au-dessus de nous.

Le Vésuve depuis le pied du Vomero

Pour clôturer cette journée, nous rentrons dans les Quartiers Espagnols et profitons d’un autre dîner en terrasse. Nous retournons au même restaurant que la veille au soir. Le serveur nous avait oubliés mais nous, nous n’avions pas oublié les pizzas et le tiramisu. En terrasse, la vue n’est pas ouf dans ce coin-ci et les scooters s’entrecroisent en grandes pétarades. Nous assistons à un accident d’ailleurs. Deux scooters se percutent. Sur l’un d’eux, ils sont 3, sans casque, sur l’autre le gars est tout seul et sa jambe saigne. Mais ils s’en fichent. Ils s’époussètent un bon coup, remontent sur leurs scooters et s’en vont. C’est tout. Le serveur lève les yeux au ciel et nous dit alors que c’est normal, que ça arrive tous les jours dans le quartier. Ah d’accord. C’est comme un dîner spectacle en fait.

JOUR 3 : l’île de Procida 

Pour notre dernier jour complet à Naples, je voulais aller explorer une des îles. Au large de Naples, vous avez plusieurs îles : Capri, la plus connue (merci Hervé Vilard), Ischia, la plus grande et la plus touristique, et Procida, la plus petite et moins fréquentée.

N’aimant pas les foules et préférant les endroits authentiques, j’ai choisi d’aller à Procida. Et je n’ai pas regretté une seule seconde. 

Ni une ni deux, nous nous levons de bonne heure pour rejoindre le port à pied sous un soleil de plomb. Au port, vous aurez le choix entre prendre un ferry et un bateau rapide pour accéder aux îles. A l’aller, nous prenons le ferry et faisons le trajet dehors, dans le sillage des nuages de gasoil que dégage le bateau. Sympa non? Nous finissons par nous réfugier à l’intérieur où il y a la clim, du café et des pâtisseries, mais pas de vue sur la mer ni de fumée de gasoil. Il faut parfois faire des concessions.

Le trajet en ferry dure environ 45-60 minutes. Pour le bateau rapide (plus cher forcément), comptez environ 30 minutes. 

Nous arrivons sur une Procida aux maisons colorées, balayée par un vent chaud d’été. Sur le port, quelques papys font des jeux en terrasse. Pour faire le tour, il vous faudra user vos chaussures car aucun transport en commun n’opère sur l’île. Autrement, vous pouvez louer un scooter pour quelques heures. C’est ce que nous avons fait. De nombreux loueurs sont présents sur le port de Procida donc ce n’est pas compliqué de trouver un scooter pour se balader.

Passées les premières frayeurs à tester le scooter, je me détends et sort ma Gopro à tout va pour filmer notre périple. J’ai un peu l’air d’un chien qui passe la tête par la fenêtre de la voiture et laisser pendre sa langue pour profiter du vent.

Notre première étape à travers les rues quasi désertes fut une plage entourée de falaises. C’est un endroit parfait pour la baignade. On était encore en pleine matinée donc il n’y avait pas foule. L’eau est parfaite, le lieu aussi. 

Après cette pause baignade, nous remontons sur le scooter pour continuer de faire le tour de l’île. C’est franchement paradisiaque. On évite les plages bondées pour explorer les ruelles où des citronniers plient sous le poids des fruits. 

Pour le déjeuner, nous faisons étape dans un restaurant peu peuplé face à la marina située au sud de l’île. Dans un italien approximatif, j’arrive à commander du vin (je m’en fous, ce n’est pas moi qui conduit le scooter) et des pâtes aux fruits de mer. Je vis ma meilleure vie.

Cette journée à Procida fut merveilleuse. Je vous conseille vivement cette île si vous cherchez de la quiétude dans un petit bout de paradis. 

Pour rentrer sur Naples, nous voulons tester cette fois le bateau rapide. Alors juste un conseil, l’embarquement du bateau rapide ne se fait pas au même endroit que pour les ferrys. C’est en croyant ça que nous nous sommes retrouvés comme des couillons à regarder le bateau rapide de retour partir sans nous. A 50€ le billet pour deux personnes, ça fait mal aux fesses. Et n’attendez pas du personnel qu’il vous aide à comprendre la situation, personne n’aidera. 

Nous achetons donc deux nouveaux billets pour un peu plus tard et attendons au bon endroit cette fois-ci. Le bateau rapide va certes plus vite mais vous sentirez bien chaque vague passer. Donc ça ne vaut pas forcément le coup (ni le coût). À mon humble avis bien sûr.

Une fois arrivés au port, nous voulions juste nous dépêcher de rentrer à notre Airbnb pour nous changer. Donc nous montons dans un taxi. Et j’ai cru que j’allais commettre un meurtre. Le mec était antipathique au possible, a essayé de gratter de l’argent et soufflait toutes les deux minutes. 

J’étais bien contente de rentrer me poser cinq minutes pour tout vous dire. Mais ces déconvenues ne m’ont pas empêché de repenser à ma journée idyllique. Ce n’est pas un chauffeur de taxi bougon et malhonnête qui aura raison de mes vacances.

Pour notre dernière soirée dans les Quartiers Espagnols, nous essayons un autre restaurant situé près de la Via Toledo – une grande avenue commerçante située en bas du quartier. Parfait pour finir cette journée, avec un limoncello offert en prime. Salute!

JOUR 4 : la Via Toledo et un dernier café

Nous devons prendre l’avion en début d’après-midi donc nous n’avons pas beaucoup de temps pour faire une dernière visite. 

Avant de partir de la location, notre hôte napolitaine nous apporte un petit présent d’adieu: des sfogliatella. Ces pâtisseries venues du paradis sont composées en général d’une coque en pâte feuilletée (souvent en forme de coquillage) fourrée d’une crème aromatisée à la fleur d’oranger, à l’orange ou autres. Dé-li-cieux. Et naturellement, ces merveilles sont encore meilleures à Naples.

Pour finir notre séjour à Naples, nous faisons un tour du côté de la Via Toledo où de nombreuses boutiques vous attendent. Puis pause café et jus d’orange où on nous sert des chips en guise de petit déjeuner. Pourquoi pas.

Puis direction le port pour dire adieu au Castel Nuovo. Pour aller à l’aéroport, hors de question de prendre un taxi. Alors on trouve un bus, c’est parfait. 

Naples m’a incontestablement marqué. C’est une ville qui a un caractère bien trempé. Oui, j’ai l’impression de parler d’une personne ici mais c’est un peu le cas. Naples est vivante.

J’aimerais y retourner pour découvrir de nouveaux endroits que je n’ai pas pu visiter : le Castel Sant’Elmo sur le Vomero, les nombreux musées, le Vésuve, Herculanum, la côte Amalfitaine, le Castel dell’Ovo et son petit port alentour. J’ai l’impression de ne pas avoir couvert beaucoup de terrain lors de mon séjour à Naples. Mais ce n’est pas grave. Les vacances ne sont pas une course.

Tout ce qui compte est que j’y ai passé 4 jours inoubliables et insolites. Que j’ai pu profiter de la beauté et de l’indomptabilité de l’Italie. Et que j’ai pu célébrer mon anniversaire d’une façon sublime.

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