Autriche

Un week-end à Vienne

Le premier week-end de novembre 2019, je partais à Vienne pour un séjour express avec ma meilleure amie de lycée. Nous avions déjà fait plusieurs excursions de ce genre par le passé, à Rome ou bien à Madrid. Mais Vienne fut ma préférée. Pourquoi? Car je suis plus à l’aise en général avec les cultures nordiques, germaniques ou anglo-saxonnes. J’apprécie les voyages en terre méditerranéenne mais mon cœur balance pour leurs contraires.

A Vienne, nous avions prévu de passer 2-3 jours pour combler notre week-end de la Toussaint. Vienne fut un véritable coup de cœur. A cette période de l’année, les couleurs de l’automne s’estompent gentiment et le froid gagne peu à peu du terrain, tout ce que j’aime. Car oui, j’aime le frais et le froid. L’ambiance fin d’automne à Vienne est particulièrement charmante. La lumière apporte son brin de mystère.

Vienne en elle-même est une ville relativement grande (normal, c’est la capitale de l’Autriche) : environ 2 millions d’habitants. Mais en dehors des zones touristiques, la ville est plutôt respirable. Certains coins sont déserts si l’on cherche bien, ce qui peut cacher des balades très agréables à l’écart des foules. A Vienne, nous avions prévu 2 jours complets, que nous avons bien rentabilisés. Alors c’est parti pour un week-end express dans la capitale autrichienne.

Le premier soir, ma copine et moi sommes arrivées tard en ville. Nous avons juste eu le temps de rejoindre notre Airbnb situé dans le quartier de Floridsdorf, de l’autre côté du Danube par rapport au centre-ville. Notre studio étant situé à environ 15-20 minutes à pied des transports, et la nuit étant plutôt froide, nous ne nous sommes pas aventurées trop loin le premier soir. Nous avons réservé toute notre énergie pour le lendemain.

JOUR 1

Nous nous levons tôt ce jour-là (enfin tôt pour un jour de week-end) car nous avons une première réservation ce matin-là. Nous allons au château de Schönbrunn.

Le château de Schönbrunn

Le château est connu pour avoir été la résidence d’été de l’empereur François-Ferdinand Ier à la fin du 19è siècle. Son épouse était la célèbre impératrice Elisabeth, aussi connue sous le doux surnom de Sissi. Le château est de style rococo (donc ça peut piquer nos yeux d’humains du 21è siècle, ou nous fasciner, c’est selon) et a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996. Il est l’une des attractions principales de Vienne, de même que ses jardins à la française qui s’étendent sur plusieurs hectares.

Nous avions réservé des billets en avance pour 10h ce matin-là. Et nous n’étions visiblement pas les seules. Il vaut mieux de toute façon réserver un billet avec horaire pour couper les files un maximum. Vous n’éviterez pas les groupes de 50 personnes et plus mais ça fait déjà du tri. En plus du billet, nous avions pris des audiophones pour nous guider à l’intérieur du château.

Pour être tout à fait honnête, j’ai été relativement déçue par les pièces du château, je m’attendais à plus de faste. Après, je relativise car ayant grandi non loin du château de Versailles, je me suis habituée à certains standards en matière de châteaux (je pense avoir été châtelaine dans une autre vie). Celui de Schönbrunn est tout de même une belle bâtisse. Les petits bâtiments autour valent le détour, ainsi que les jardins où l’on peut se poser sur un banc regarder les feuilles tomber et les courageux faire leur jogging. Les jardins ont d’ailleurs été conçus par un élève de Le Nôtre, pour les amateurs de Versailles, ça peut rattraper le coup!

Autour de Karlsplatz et de la cathédrale Saint-Etienne

Après avoir visité le château de Schönbrunn, direction le métro pour la suite de l’exploration. Nous descendons un peu au hasard à Karlsplatz. Nous voulions nous rapprocher du centre historique de Vienne, ce n’était pas si loin. La station de métro de Karlsplatz est très belle. De style Art Nouveau, elle resplendit dans les alentours. 

Vienne est d’ailleurs connue pour son Art Nouveau (tout du moins, assimilé Art Nouveau), ou “Jugendstil”. Ce renouveau artistique est arrivé dans la capitale viennoise à la fin du 19è-début du 20è siècle. On appelle aussi cette période la Sécession (qui était alors fraîchement importée d’Allemagne).

Non loin à pied, nous tombons sur l’église Saint Charles Borromée. Je préfère toutefois le nom en allemand : Karlskirche. Cette cathédrale du 18è siècle est très belle. Nous n’y entrons pas mais de dehors, avec une belle lumière qui met en valeur sa blancheur, c’est parfait.

Honnêtement, je ne me souviens pas bien des détails de ce passage de notre visite de Vienne. Je me souviens avoir pris des photos du coin. Nous avons ensuite continué à pied jusqu’au quartier de la cathédrale de Vienne, la cathédrale Saint Etienne. Cette cathédrale gothique est un des joyaux de Vienne. C’est l’une des plus grandes cathédrales autrichiennes. Sa construction débute au 12e siècle. Elle est abîmée pendant la Seconde Guerre mondiale, puis à la suite de restaurations express, elle rouvre en 1952. La cathédrale est emblématique de par sa toiture colorée magnifique. Sur cette toiture figure un majestueux aigle à deux têtes noir, symbole de l’Autriche.

Dommage qu’il y ait eu des échafaudages moches sur une partie de la cathédrale à cette période. L’effet est un peu gâché aussi par la présence de publicité sur lesdits échafaudages. Je comprends l’intérêt des publicités pour couvrir les coûts des travaux mais je trouve tout de même l’initiative déplacée, en particulier sur un édifice religieux.

Manger c’est tricher 

S’il y a bien une chose qui m’anime quand je suis en vacances ou en week-end dans un autre pays que le mien, c’est la boustifaille. Ça fait partie de la culture locale en même temps alors pourquoi s’en priver. Pour le déjeuner de ce premier jour, direction le restaurant Lugeck, non loin de la cathédrale. C’est une « taverne » autrichienne qui sert des plats traditionnels. Le décor est plutôt élégant et moderne. Les plats traditionnels sont aussi bien présentés. Ça ne fait pas du tout cantine et c’est agréable de voir des plats riches bien dressés.

Je prends une bière (on est en Autriche en même temps mais j’aurais dit ça dans tout autre pays de la bière), un schnitzel et une salade de pommes de terre. Le schnitzel est un des plats à tester absolument quand vous viendrez en Autriche. C’est souvent à base de veau traditionnellement mais beaucoup de restaurants proposent des alternatives avec du poulet ou du cochon pour réduire le coût. Du coup, moi j’ai du poulet. Et que serait un plat d’Europe centrale s’il n’y avait pas de patates avec? Le tout est plutôt abordable, contrairement à d’autres restaurants de la ville réputés pour leurs schnitzels.

Après le déjeuner, nous partons nous balader un peu mais nous nous arrêtons vite dans un café pour tester une collation à la viennoise (vous comprenez, j’avais faim après mon énorme plâtrée de schnitzel et patates). 

Nous allons au Café Diglas, dans le quartier de la cathédrale, encore. C’est le genre de café très prisé pour déguster un chocolat chaud et une part de gâteau. La serveuse n’était pas particulièrement sympathique – j’ai cru qu’elle allait m’arracher les yeux quand je passais ma commande et que je n’ai pas su prononcer le nom de mon gâteau correctement. L’ambiance compensait.

Au menu : une sachetorte, un strudel aux pommes et du chocolat chaud. La base.

Photo de ma copine chérie

La maison Hundertwasser

Autour de la cathédrale, vous trouverez tout plein de rues commerçantes super agréables (bien que très fréquentées – normal). Pour s’y promener, faire du shopping, prendre son temps c’est parfait. Nous avons pas mal arpenté le quartier de la cathédrale pendant notre court séjour. Quand l’après-midi a commencé à bien s’avancer, nous avons quitté le centre-ville pour gagner un autre endroit phare de Vienne : la maison Hundertwasser.

Friedensreich Hundertwasser était un artiste autrichien dont la plupart des travaux date de la deuxième moitié du 20è siècle. Ma copine et moi suivions toutes deux une option Histoire des Arts au lycée et nous avions longuement étudié Hundertwasser et tous les mouvements picturaux et architecturaux avant-gardistes d’Europe centrale. Les mouvements Bauhaus, De Stijl et M.Hundertwasser n’avaient plus de secrets pour nous. C’est donc en pèlerinage que nous nous sommes rendues à la maison Hundertwasser, 12 ans après l’avoir étudié et nourrissant toujours des souvenirs vifs à son sujet.

La maison date de 1983-85 et abrite des logements, des cafés-restaurants, des terrasses. Hundertwasser était un artiste singulier. Les lignes droites et les conventions l’ennuyaient. C’est pourquoi il a créé de nombreux ouvrages hors du commun, singuliers, aux formes et couleurs atypiques. C’est une belle visite à faire, à l’écart du centre-ville et du conventionnel. Cela m’a fait penser aux édifices de Gaudi que j’avais pu voir, adolescente et déjà en compagnie de ma copine, à Barcelone lors d’un voyage scolaire.

Nous avons fini notre journée paisiblement par une balade le long du canal situé non loin de la maison Hundertwasser. Nous étions quasiment les seules dans le coin. Le jour a commencé à décliner, nous sommes rentrées à l’Airbnb tranquillement pour mieux attaquer notre deuxième journée.

JOUR 2

Visite guidée des incontournables de Vienne

Pour notre deuxième jour, nous avions réservé une visite guidée le matin. Nous avons trouvé la visite sur Airbnb experiences. Elle est uniquement en anglais et est dispensée par un super guide local, Hannes. Deux ans après notre passage à Vienne, il semble toujours exercer.

La visite dure 2h et nous entraîne dans le centre historique de Vienne. Nous passons par des ruelles étroites et charmantes et avons vu tellement de choses en 2h (beaucoup que nous avions manquées la veille, c’est tout l’intérêt d’avoir un guide local pour explorer la ville). Nous avons découvert la maison de Mozart, la cathédrale Saint-Etienne (encore elle) et ses alentours. Le guide nous a également emmenés du côté de la Hofburg. La Hofburg est un immense complexe historique qui abrita pendant longtemps la résidence de la dynastie des Habsbourg. C’était la résidence d’hiver de François-Ferdinand et de Sissi.

La Hofburg est l’un des plus grands palais d’Autriche. Sa construction débute au 13e siècle et il s’agrandit au fur et à mesure que les siècles pqssent. Il devient la résidence officielle du président fédéral autrichien en 1960. Nous n’avons pas visité l’intérieur du palais – on peut y passer des heures, mais avons fait le tour. Ça donne déjà une bonne idée de la place qu’occupe la Hofburg dans l’histoire de Vienne.

D’ailleurs si vous allez au palais de la Hofburg, vous passerez peut-être à côté de l’école d’équitation où l’on peut apercevoir certains chevaux depuis la rue. Car Vienne, c’est aussi la ville aux chevaux. Vous y trouverez beaucoup de balades en calèches. Au vu de l’état de certains chevaux, j’ai préféré m’abstenir. 

Juste à côté du palais, notre guide nous a également montré le Museumsquartier. Comme son nom l’indique, cette place abrite plusieurs musées de grande importance. C’est un endroit tout à fait impressionnant qui mérite le détour.

La visite continue de l’autre côté de la Hofburg. Nous découvrons une des galeries marchandes historiques de Vienne : le passage Ferstel. C’est un passage qui fut construit au milieu d’un autre palais qui date de 1860. L’équivalent à Paris serait les passages couverts. C’est exactement le même esprit. En sortant du passage, vous aurez le Café Central non loin qui est l’un des cafés les plus connus de Vienne. Retenez cette adresse si vous souhaitez tester un bon chocolat chaud (en échange, il faudra faire la queue pendant un moment).

Dans le passage Ferstel

Nous terminons la visite au niveau de l’Albertina (ancienne résidence des Habsbourg convertie en musée d’art) avec une vue sur l’Opéra de Vienne. C’était une super visite, très bien pour s’approprier les principales attractions du centre de Vienne. Je suis toujours fan de faire des visites avec des guides, ça rend un voyage tellement plus intéressant.

Le Naschmarkt

Vous savez quoi? Après la visite guidée, c’était l’heure de manger! Nous avons fait simple ce midi-là avant d’aller nous balader au Naschmarkt sur recommandation de notre guide. Le Naschmarkt est à environ 15 minutes à pied  depuis l’Opéra et l’Albertina. C’est l’un des plus populaires marchés de Vienne qui date du 16e siècle. Aujourd’hui il fait environ 1.5 km de long et on pourrait y rester pendant des heures.

Pendant la pause déjeuner, le marché est noir de monde. Et pour cause, en plus de stands et boutiques, de nombreux restaurants se trouvent sur place. Il faut bien anticiper son coup car tous les petits restaurants que nous avons croisés avaient l’air complets. Il était également compliqué de circuler et de voir les étals et boutiques. C’était un peu pénible à vrai dire donc un conseil : arrivez bien avant l’heure du déjeuner et mangez tôt ou bien, évitez la pause déjeuner si vous voulez juste flâner.

Wiener Prater

Le reste de l’après-midi fut dédié à une balade un peu excentrée, au Wiener Prater. Le Wiener Prater est un immense parc situé entre le canal du Danube et le Danube. C’est un immense parc où on peut trouver une fête foraine (entre autres). Ça change un peu de tout ce que nous avions pu voir à Vienne. En soit, ça n’a pas énormément d’intérêt si on ne compte pas faire de manèges mais ça fait une balade sympathique et une bonne occasion d’aller boire un chocolat chaud (encore).

Pour notre dernière soirée à Vienne, nous sommes retournées de nuit dans le quartier de la cathédrale pour dîner. Nous avions réservé dans un restaurant où seules des petites loupiotes éclairaient les tables. Ambiance chaleureuse et intimiste garantie. En revanche, aucun moyen de me souvenir du nom, sorry guys. Quoi de mieux que de finir un séjour sur un bon repas?

POUR UNE PROCHAINE FOIS

J’aurais adoré retourner à Vienne avant de partir m’installer à Montréal. Pouvoir faire des week-ends express un peu partout en Europe, dans des cultures différentes, risque de me manquer. Je me console avec le fait que j’ai toute l’Amérique du Nord à disposition dont New York à moins d’une heure d’avion de chez moi. 

A Vienne, j’aurais aussi adoré pouvoir explorer le Belvedere et voir des tableaux de Klimt, l’un des artistes les plus importants de la Sécession viennoise. J’aurais aimé aller voir un opéra ou un ballet. Mais en deux jours, le temps et le budget nous manquaient. Peut-être qu’un jour mes pas recroiseront le chemin de Vienne, on ne sait jamais. En attendant, il me restera des souvenirs et quelques photos floues.

PENSE-BÊTES

  • A Vienne et en Autriche, on utilise l’Euro – merci l’Union Européenne
  • On y parle l’allemand mais comme les Allemands, les Autrichiens sont très bons en anglais donc on peut se débrouiller en baragouinant quelques mots de la langue de Shakespeare
  • Pour venir depuis l’aéroport, plusieurs options en train: 1/ Le train CAT jusqu’à la gare de Wien-Mitte (environ 12 euros par personne) 2/ Le Train numéro 57 pour environ 5 euros
  • Pour les coûts, ils sont similaires à ceux que l’on trouve à Paris (c’est cher mais ça va). Ça reste une capitale mais ce n’est pas non plus la capitale la plus chère d’Europe comme Londres ou Oslo où les prix peuvent vite s’envoler

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