Durant le week-end de Pâques, les joyeux lurons de ma famille et moi-même sommes partis à Mont-Saint-Grégoire, bourgade québécoise située à 45 minutes en voiture de Montréal.
Une amie de ma sœur avait réservé une immense tablée dans une cabane à sucre. Mais qu’est-ce donc qu’une cabane à sucre ? Pour faire simple, une cabane à sucre désigne aujourd’hui un espace de production de sirop d’érable mais aussi de restauration. Un repas riche est proposé dans une cabane (typiquement) au cœur d’une érablière.
La période des cabanes à sucres est courte : à la sortie de l’hiver (enfin presque car il neige encore en avril), entre mars et mai (si on pousse un peu).
Nous avions déjà testé en mars la version à emporter de la cabane à sucre – les érablières québécoises proposant depuis l’arrivée du Covid de livrer des boîtes repas en ville. Cette fois-ci en avril, nous avons choisi d’aller directement à la cabane. Et j’ai ainsi découvert l’érablière Charbonneau.
A Mont-St-Grégoire, plusieurs érablières longent une petite route au milieu de bois. L’érablière Charbonneau est une cabane à sucre de taille plutôt modeste (tout de même environ 300 couverts à vue d’œil).
Quand nous nous garons, nous voyons rapidement les seaux accrochés aux érables qui ont servi à récolter la sève durant la saison des sucres. Le terrain est plutôt grand, on y retrouve 2-3 animaux de ferme, des aires de jeux pour les enfants, une boutique de produits locaux et la fameuse cabane à sucre où sont servis les repas.
Une fois attablés à une table dans une salle d’aspect rustique, les serveurs et serveuses vêtus de chemises rouges à carreaux commencent à apporter le festin. Le service est composé de plusieurs étapes : les entrées avec café, salade de choux, betteraves à l’érable (tous les mets ou presque sont cuisinés au sirop d’érable, c’est le concept même de la cabane à sucre), creton (sorte de pâté) et petits pains chauds, soupe de poix (probablement un de mes mets préférés) puis boulettes en sauce, oeufs brouillés, saucisses, pommes de terre, jambon, tourte à la viande, fèves à l’érable…
Ma bête noire du jour : les oreilles de crisse, ces fameux petits bouts de gras frits. Un délice (c’est faux).
Vous comprendrez le concept, c’est un repas très riche et copieux qui nous est servi ce midi-là. Mais ce n’est pas fini car s’en vient la phase finale des desserts : oeuf brouillé à l’érable (c’est plutôt bon à vrai dire), tarte au sucre, beignes, pets de soeurs (terme très poétique qui désigne des petits feuilletés au beurre et au sucre), pancakes etc. Le tout à tartiner de sirop d’érable bien évidemment.
La formule était à volonté dans cette érablière. Le problème étant que ça engendre pas mal de gâchis. Une bonne partie des restes part à la poubelle. Quelques plats comme les tartes au sucre restantes sont en revanche donnés à des associations mais ça fait quand même mal au cœur de voir toute cette nourriture jetée.
Après le repas, direction la pommeraie Charbonneau située juste à côté de la cabane à sucre. On déguste quelques cidres, fait quelques achats en boutique avant de retourner à l’érablière en tracteur (oui oui) où nous attend une cabane de tire à l’érable : un incontournable de la cabane à sucre.
Dans la cabane, sont disposées des rangées de neige sur laquelle du sirop d’érable chaud est versé par petites doses. Avec un bâtonnet, il faut enrouler le sirop durcissant autour et le déguster. Cela peut être bon si le sirop d’érable est de bonne qualité. Sinon, passez votre tour.
Voilà comment s’est achevée cette excursion spéciale cabane à sucre, un must-do québécois pour se réconforter à la sortie de l’hiver. J’aurais ainsi complété une de mes envies de cet hiver, avec toutefois quelques semaines de retard (j’aurais aussi appris que la cabane à sucre n’est pas une activité d’hiver, on en apprend tous les jours !).
Et vous, ça vous dirait de tester une cabane à sucre ?