Expatriation

Déménager à Montréal avec son chat depuis la France

En 2017 et 2018, j’ai adopté deux chats. Deux chats mâles qui sont la mignonnerie incarnée. Alors forcément, quand s’est posée la question de déménager à Montréal, embarquer nos chats avec nous était une évidence. Et ça vient avec son lot de choses à savoir et de préparation. 

Dans cet article, je ferai un mix retour d’expérience (j’adore raconter ma vie) et questions pratiques (des ressources et liens sont disponibles en fin d’article). J’essaierai d’apporter le maximum d’informations et de conseils utiles à quiconque souhaite quitter la France pour s’installer au Québec, plus précisément à Montréal, avec son poti chat d’amour.

Avant le départ

Pour emmener son chat à Montréal depuis la France, il faut bien sûr passer par plusieurs étapes et rendez-vous vétérinaires incontournables. La première est bien sûr de faire faire un passeport chez le vétérinaire. Bonne chose à savoir également: les chatons de moins de 3 mois ou présentant des pathologies médicales à risque ne sont pas autorisés à voyager. 

Chez le véto

Mes deux chats sont des chats d’appartement, ils ne sortaient jamais dans la nature parisienne (oui c’est un oxymore) donc ils n’avaient pas besoin de certains vaccins. Selon si vous comptez les laisser sortir de chez-vous ou pas, pensez d’abord à bien vérifier quels types de vaccins il vous faudra. Pensez à anticiper car les frais vétérinaires à Montréal sont un chouia plus chers qu’en France (et là je minimise mes mots).

Le seul vaccin qui vous sera demandé par les autorités canadiennes est celui contre la rage qu’il vous faudra impérativement. En effet, la France n’est pas reconnue par le Canada comme pays exempt de la rage. Il faudra pouvoir prouver aux autorités que le chat est vacciné : donc tout doit figurer dans le passeport de l’animal (marque du vaccin, date d’injection etc). Prévoyez de faire le vaccin suffisamment en avance. Dans mon cas, mes chats ont été vaccinés en mai 2021, soit 4 mois avant le voyage en avion.

Une fois à la douane canadienne, il vous sera peut-être demandé de pouvoir prouver que votre chat est bien stérilisé et pucé. Encore une fois, n’oubliez pas de faire ces démarches au préalable et d’avoir des justificatifs (factures, certificats, note du vétérinaire ou autre). 

Etape finale, deux jours avant notre voyage, nous avons emmené nos chats chez le vétérinaire pour une visite de contrôle et pour qu’il nous délivre un certificat de bonne santé. Spoiler alert : on ne nous a jamais demandé le papier mais c’était rassurant de l’avoir à portée de main et de savoir que mes chats allaient bien. 

Nous nous sommes également procuré chez le vétérinaire des pipi pads pour tapisser le fond des cages de transport en cas de besoin pressant pour le chat pendant le voyage (car plus de 15h en cage, ça peut être un poil long).

Le véto nous avait également prescrit un comprimé de calmant à donner aux chats 1h avant le départ de la maison afin de les détendre. Pour cette partie-là, le choix est propre à chacun. Mes chats étant plutôt peureux de nature, j’avais peur qu’ils paniquent dans la voiture/à l’aéroport/dans l’avion donc ça me rassurait de savoir qu’un cachet puisse les aider à surmonter tout ça. Demandez conseil à votre vétérinaire et renseignez-vous bien avant le départ sur les astuces pour aider votre chat à supporter le voyage. Ça dépend aussi de la personnalité du chat. Quoiqu’il en soit, il existe des solutions mais c’est un choix tout  à fait personnel à prendre.

Pour l’avion 

Pour le voyage en avion, M.Loukoum et moi-même avions décidé de prendre nos chats avec nous en cabine. Pour être honnête, je n’avais pas du tout confiance en la compagnie aérienne pour les faire passer en soute même si la compagnie a l’habitude. Je préférais pouvoir garder un œil sur mon chat et le rassurer au besoin.

Pour le voyage, nous avons voyagé avec Air Canada (car leurs conditions nous convenaient mais d’autres compagnies comme Air Transat et Air France sont correctes aussi). Pensez à bien vérifier les conditions de transport de votre chat sur le site de la compagnie car celles-ci varient en fonction de la compagnie (voir le lien pour les conditions Air Canada en fin d’article).

Pour Air Canada, nous avions donc le droit de voyager avec nos chats en cabine si ceux-ci n’excédaient pas un certain poids. Autre chose : c’est un petit animal de compagnie par personne en cabine qui remplace un bagage cabine. Donc en cabine, M.Loukoum et moi n’avions qu’un sac à dos et un chat chacun.

Pour réserver la place de l’animal, il faudra dans tous les cas avoir la compagnie aérienne au téléphone pour :

  • s’assurer qu’il reste de la place dans l’avion pour votre animal (ils ont des limites par vol)
  • payer vos billets et les frais engendrés par votre animal de compagnie

Pour les avoir en cabine, nous avions payé un supplément d’environ 150€ pour les deux chats si je ne me trompe pas.

Vérifiez également d’avoir une cage de transport conforme aux exigences de la compagnie. Pour un voyage en cabine, la cage doit être souple et ne pas dépasser certaines dimensions. Pour être honnête, nous n’avons trouvé AUCUNE cage respectant les bonnes dimensions. C’était une grosse source d’inquiétude pour moi car j’avais peur qu’on soit refoulés à l’aéroport à Paris à cause des dimensions de la cage. Les cages de transport que nous avions étant souples, on pouvait facilement les aplatir un peu pour que ça rentre sous le siège à nos pieds. Finalement, les dimensions de la cage n’ont pas été vérifiées et ne posaient absolument aucun problème. 

Jour-J : retour d’expérience

Avant notre voyage, nous avons passé deux jours chez mes parents, dans une maison que nos chats ne connaissaient pas. Pendant le trajet en voiture pour arriver jusqu’à cette maison, les chats étaient super nerveux et n’arrêtaient pas de miauler/s’agiter/haleter. Ce trajet de 1h30 n’était pas forcément très agréable, voire stressant car je m’attendais aux mêmes réactions de la part de mes chats lors du Jour-J, deux jours plus tard.

Dans nos valises, nous avions prévu un reste de paquet de croquettes et des jouets. Normalement, nous n’avions pas le droit d’exporter des croquettes dans nos valises. On s’est dit qu’au pire, la douane nous demanderait de jeter les denrées.

Jour-J, réveil à 4h du matin pour un vol à 10h45. On est à 1h en voiture de l’aéroport, on est chargés comme des ânes (5 grosses valises, des sacs à dos et les chats), on doit rendre la voiture avant l’enregistrement, donc on préférait prévoir large.

Côté eau et nourriture, nous avions retiré les croquettes la veille avant de nous coucher vers 22h pour éviter de se retrouver avec des petites surprises odorantes dans les cages pendant le voyage. Nous avions laissé l’eau, on est pas des monstres quand même. La litière est également restée jusqu’au dernier moment.

Nous avons mis des pipi pads dans chaque cage et avons donné un demi cachet à chaque chat environ 45 minutes avant de prendre la route. La vétérinaire nous avait dit que l’effet relaxant du cachet durerait environ 6h, donc ça couvrait le temps de route, l’enregistrement, le passage à la sécurité de l’aéroport et le décollage au moins. Le cachet avait un effet relaxant, pas endormant. Le vétérinaire nous a de toute façon dit qu’il n’était pas possible d’endormir un chat avec un simple cachet. Aussi, la plupart des compagnies aériennes déconseillent, voire interdisent, d’utiliser des substances qui pourraient altérer l’état de santé du chat de façon trop importante (c’est tout simplement dangereux pour le chat aussi).

Le trajet en voiture jusqu’à l’aéroport s’est bien passé, les chats étaient plutôt calmes bien qu’un peu tendus. Le cachet avait dû commencer à faire effet.

Une fois à l’aéroport, on rend la voiture et on procède directement à l’enregistrement (3h30 avant le décollage). On nous demande les passeports des chats au moment de la vérification des billets et c’est tout. C’est la seule fois de la journée où l’on nous demandera les papiers des chats. Même une fois à Montréal, aucun document ne nous a été demandé sauf les passeports pour s’acquitter des frais de douanes. J’y reviens bientôt. 

La bête féroce dans sa cage souple avant l’enregistrement

Une fois l’enregistrement passé, direction la sécurité. Plusieurs possibilités s’offrent à vous (n’hésitez pas à demander si une des options n’est pas proposée):

  • prendre le chat dans vos bras pour passer le portique pendant que la cage passe aux rayons X
  • laisser le chat dans sa cage et passer le tout aux rayons X
  • demander à être isolés dans une pièce à part pour faire tous les contrôles

Nous avons choisi la deuxième option : je n’avais pas envie de prendre le risque de sortir les chats et qu’ils s’échappent (malgré le harnais et la laisse) et le risque d’exposition aux radiations était plutôt mineur. On nous a comparé ça avec le fait de prendre une radio, du moment qu’on ne fait pas ça tous les jours, c’est okay.

Ensuite, plus qu’à attendre l’embarquement.

Nous nous sommes posés dans un coin pour essayer de faire boire les chats et de les faire se balader. Ils étaient un peu dans le cosmos donc ils ne sont pas allés bien loin ni n’ont bu grand chose.

Plus tard, dans l’avion, les chats étaient toujours calmes au moment de prendre les sièges. La personne dans notre rangée n’étant pas allergique, ça posait un problème en moins. 

Durant tout le vol, les chats ont été calmes et ont encaissé le voyage sans rien dire. Ou presque. L’un des deux chats s’est agité en milieu de vol et les caresses n’ont rien arrangé. Nous avons dû lui redonner un petit bout de cachet pour finir le voyage. Nous avions peur qu’il déchire la cage et qu’il se blesse à force de s’agiter. J’étais sans doute aussi stressée que lui à ce moment-là. 

Finalement le vol s’est bien passé. Mes chats étaient la partie la plus stressante du voyage car je ne savais pas comment ils réagiraient. 

Une fois que l’avion a atterri, nous avons encore passé 2h à l’aéroport pour passer les douanes et l’immigration. On s’attendait à passer beaucoup plus de temps à l’immigration donc j’étais plutôt contente de pouvoir abréger pour tout le monde. 

Concernant les frais d’importation des chats, attention déjà à bien cocher la case “Importation de nourriture, animaux” sur le terminal des douanes à l’arrivée si vous avez des chats car ils entrent dans la catégorie nourriture. Ça sert à déclarer les croquettes aussi mais aucun agent n’a vérifié.

Beaucoup d’agents ne font en général pas payer les frais pour les chats. Bon là pas de chance, pour nous, on a dû s’acquitter des frais (environ 30$ par chat). Et ensuite c’était ciao, bye bye. On a pu partir de l’aéroport et aller dans notre appartement pour se poser un peu.

On s’en est globalement bien sorti avec nos chats. Ils ont bien supporté le voyage et côté inspection/vérification de leurs documents de voyage, il y a eu peu (voire quasiment aucun) de contrôle. C’était plutôt tranquille de ce côté-là. 

L’installation à Montréal 

Les premiers jours dans notre appartement furent plutôt chaotiques. Nous n’avions pas encore de meubles et le temps d’aménager un peu, ça ressemblait plus à un squat fait de cartons plutôt qu’à un appartement. 

Au moins les chats ont-ils recommencé à boire/manger/aller aux toilettes.

J’ai la chance d’avoir de la famille déjà sur place donc l’une de mes sœurs nous avait acheté du nécessaire pour les chats (croquettes, bac à litière, litière…) pour qu’on soit tranquilles en arrivant. 

Nous avions également la chance d’avoir pu trouver un appartement qui nous convenait avant notre départ ET qui accepte les chats. TRES IMPORTANT : certains propriétaires de logement refusent que leurs locataires aient des animaux. Il faudra impérativement vérifier les conditions du logement au préalable pour que votre animal soit accepté par le propriétaire. Et même si une annonce dit non pour les animaux, n’hésitez pas à plaider votre cause auprès du propriétaire car celui-ci pourrait changer d’avis (surtout dans les cas où vous auriez des petits chats ou chiens; ils seront plus frileux si vous arrivez avec un molosse de 60kg).

Aujourd’hui, nous avons des meubles (quelques-uns du moins) pour commencer. Les chats se sont bien adaptés, ils recommencent à jouer et faire des câlins. Le plus dur est passé. 

Les commères dans notre nouveau chez-nous

Dernier point administratif, car non ce n’est pas fini!

Pour avoir le droit à un animal de compagnie à Montréal, il faut un permis. Que l’animal en question sorte ou pas de la maison, ce permis est obligatoire et à renouveler tous les ans. C’est la dernière étape manquante pour nos chats aujourd’hui.

Pour demander un permis pour votre chat, il faut vous adresser à la mairie de votre arrondissement à Montréal et fournir les documents nécessaires : 1 pièce d’identité, 1 preuve d’adresse, 1 preuve de micropuçage, 1 preuve de stérilisation. La demande pour un chat coûte 12$ par an (c’est pas si pire). Une fois la demande faite, vous recevrez une petite médaille par chat à votre adresse, et zou, tout sera bon! Note à moi-même : le faire cette semaine pour être tranquille ;).

THE END

C’est la fin pour cet article sur comment déménager à Montréal avec un chat depuis la France, mais sûrement pas la fin de nos aventures animalières au Québec. 

Pour l’instant, nous allons profiter de nos chats, de notre appartement et de la vie à Montréal avant de s’inquiéter des renouvellements de vaccins à faire l’an prochain (et des galères et frais que ça engendrera). Mais ça, ce sera pour un prochain épisode (peut-être)!

Ils adoooooorent les rebords de fenêtre

POUR RÉSUMER

  • Documents nécessaires (mais pas forcément toujours contrôlés) : 1 passeport, 1 vaccin antirabique, 1 certificat de stérilisation, 1 certificat de puçage, 1 certificat de bonne santé 
  • Pour l’avion en cabine : 1 cage souple, 1 pipi pad, 1 harnais et 1 laisse (à enlever pendant la durée du voyage)
  • Sur place, à Montréal : le logement doit accepter les chats, 1 permis pour chat délivré par la Ville de Montréal est nécessaire que le chat sorte ou non de la maison
  • Frais à anticiper : la place du chat dans l’avion (voir au téléphone avec la compagnie aérienne), les frais d’inspection et de douane, le permis de la Ville de Montréal. Au total, environ 150$ par chat sont à prévoir. 

RESSOURCES

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