C’est parti pour un deuxième bilan des musées ! Le mois de juin fut tout à fait correct de ce côté-ci, pas mal d’expositions ayant été prolongées jusqu’à cet été. De quoi ravir les pupilles. Je vous montre?
Pierres Précieuses à la Grande Galerie de l’Evolution
J’avais très envie de voir l’exposition sur les pierres précieuses à la Grande Galerie de l’Evolution.
L’exposition est en partenariat avec le joaillier Van Cleef & Arpels dont je ne connaissais pas le travail. A part quelques passages en quatrième vitesse place Vendôme (Vendôme étant d’ailleurs le nom d’un fameux joaillier français, je me suis couchée moins bête ce jour-là) où sont regroupés de grands joailliers, je n’y connaissais pas grand-chose en pierres précieuses.
L’exposition est très bien faite et bien garnie. J’y suis restée pas loin d’1h30. Les expositions les plus courtes que j’ai faites récemment ont rarement excédé les 45 minutes donc ici, j’en ai eu pour mon argent.
Sont présentées des pierres brutes, issues des collections du muséum d’histoire naturelle ou bien de collections particulières, ainsi que de très belles pièces de joaillerie de la maison Van Cleef & Arpels. La plupart des vitrines exposent des pierres en particulier, du minéral au bijou. C’était intéressant de voir l’évolution de la pierre depuis son état naturel jusqu’en bijou.
Des pierres rares et magnifiques sont visibles. Des explications sur les phénomènes naturels à l’origine des pierres sont disponibles partout. Bien que certains termes me soient inconnus, j’ai tout de même apprécié ma visite. Le tout se faisant dans une atmosphère sombre, magnifiant les éclats et couleurs des pierres entreposées.
En bref, je me suis révélé une âme de géologue, ou plutôt de gemmologue, amateure. Même si soyons honnête, je n’aurais probablement jamais les moyens d’acquérir une pièce de la maison Van Cleef & Arpels (encore moins d’en concevoir une). J’aurais pu au moins m’en approcher à travers une vitrine.
L’exposition Pierres Précieuses est disponible jusqu’au 22 août 2021.
Les Olmèques et Ex-Africa au musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Lors d’une chaude journée à Paris, quoi de mieux que d’aller se réfugier dans un musée moderne qui a la clim? C’est ce que j’ai fait pendant toute une après-midi. Non seulement j’étais au frais, mais en plus j’ai découvert de superbes expositions.
J’avais à la base réservé un créneau pour l’exposition sur les Olmèques, une culture voisine des Aztèques qui résida près du Golfe du Mexique. Ils étaient connus pour leur grand développement agricole, social et sculptural. L’une de leurs traces emblématiques sont des statues, parfois monumentales, parfois non et leur artisanat. Les Olmèques ont bénéficié d’une situation géographique privilégiée qui leur a permis de se développer aisément et de créer art, armes, artisanat et architecture.
Dans l’exposition sur les Olmèques, on remarque de très belles statues de toutes tailles, des outils, des armes et j’en passe. N’étant pas franchement familière avec les civilisations disparues d’Amérique centrale et du sud, l’exposition m’a paru un peu dense, souvent complexe mais intéressante. L’archéologie et moi en général ça fait deux mais c’était tout de même enrichissant.
Personnage olmèque en basalte Stèle olmèque en grès
J’ai continué à déambuler dans les collections permanentes du musée ensuite, juste pour le plaisir d’être seule (et quel plaisir!) dans certaines parties des collections. J’aime toujours aller voir la partie maorie et aborigène d’Australie quand je suis au Quai Branly, donc j’en ai profité car je risque de ne plus les voir pendant un bon moment…
Avant de partir, il me restait suffisamment d’énergie et de curiosité pour aller jeter un œil sur une autre exposition : Ex-Africa. Et quelle surprise! D’une, j’ai pu bénéficier d’une visite express faite par une guide-conférencière du musée qui débutait une visite pile quand je suis arrivée et de deux, j’ai découvert de magnifiques œuvres d’artistes contemporains.
D’habitude, je me méfie un peu de l’art contemporain, le trouvant parfois difficile à interpréter. Là, avec une guide pour donner des clés, c’était tout de suite plus accessible. L’exposition donne la place à des artistes africains contemporains et pose des questions sur leur place dans le marché de l’art actuel, mais aussi sur notre société, sur leur place dans les musées occidentaux, sur leur art traditionnel etc. De belles questions sont posées et chaque œuvre diffuse son propre message.
Partie d’une oeuvre de Basquiat Installation de l’artiste Pascale Marthine Tayou
J’ai eu un coup de cœur tout particulier pour le travail de Chéri Samba, un artiste congolais, qui se représente toujours sur ses toiles au milieu de questionnements actuels, et de beaucoup de paillettes aussi. Et j’aime bien les paillettes.
D’autres artistes comme Théo Mercier ou Franck Scurti détournent le masque traditionnel africain, si cher aux touristes et collectionneurs actuels, en œuvres éloquentes. Bref, une très bonne surprise pour moi qui ai du mal à comprendre l’art contemporain. Note pour moi-même : prendre un.e guide la prochaine fois!
L’exposition sur les Olmèques est disponible jusqu’au 3 octobre 2021.
Et Ex-Africa, jusqu’au 11 juillet.
Les visites “flash” de l’exposition Ex-Africa sont disponibles aux jours d’ouverture du musée, de 15h à 18h. Départs toutes les 30 minutes pour une visite de 20-25 minutes.
Bling-Bling, les Gaulois? au Musée archéologique du Val d’Oise et Éclats de verre au jardin au Musée de l’Outil du Val d’Oise
Le temps d’un week-end, je suis allée rendre visite à une de mes copines à Magny-en-Vexin qui travaille en tant que régisseuse des collections au Musée archéologique du Val d’Oise (aussi connu sous le doux nom de Madvo) situé à Guiry-en-Vexin.
C’est donc en bonne compagnie que j’ai pu visiter l’exposition temporaire au Madvo, Bling-Bling, les Gaulois?L’exposition présente la place du verre en tant que technologie et objet d’apparat chez nos ancêtres les Gaulois. Elle retrace l’histoire du verre, du grain de sable au bijou, symbole de richesse chez les Gaulois.
Reconstitution d’un four à souffler le verre
De très belles parures sont exposées, beaucoup de bleu, couleur fétiche des Gaulois. L’avantage de visiter l’exposition avec une des personnes l’ayant installée, est d’avoir des informations en plus sur les pièces en question, sur leur spécificité propre (ce qui n’est pas forcément expliqué sur un cartel), sur la façon dont sont montées les vitrines, sur les difficultés rencontrées durant le montage d’exposition, sur les mesures de conservation préventive et j’en passe. J’ai vu les coulisses du montage de l’exposition et c’est pour moi aussi intéressant que le contenu en lui-même.
Le reste du musée datant des années 80 présente des pièces et ouvrages allant de la préhistoire jusqu’au Moyen-Âge. Enfin, exception faite d’une collection de statues soviétiques datant de l’Exposition universelle de 1937 (qui ornaient jadis le pavillon soviétique et dont la façade monumentale a été retrouvée des années plus tard, au début du XXIè siècle).
Plus tard dans l’après-midi, nous nous rendons à Wy-dit-joli-village (oui c’est le vrai nom du bled) pour visiter un deuxième musée qui dépend du Madvo. Le Musée du l’Outil est plus modeste et regroupe une collection particulière d’outils (le nom du musée était plutôt limpide quant à ce qu’il abritait). Le corps de ferme qui abrite aujourd’hui le musée date du début du « règne » de Napoléon. Celui-ci fut construit par dessus des thermes romains qui sont aujourd’hui visibles au milieu de fers à cheval et autres moules à gaufres d’époque.
Dans les jardins du musée (inspiré des jardins médiévaux) est visible une installation contemporaine réalisée par les artistes Michel et Tao Guével. Les œuvres sont composées d’éclats de verre colorés qui font référence à l’exposition sur le verre gaulois en place au Madvo. C’est plutôt joli et on en profite d’ailleurs pour cueillir quelques fraises cachées au milieu du jardin, au niveau d’une œuvre.
Ça m’a fait une jolie sortie, dans des musées que je n’aurais probablement pas visité si je n’avais pas eu un contact en interne. Morale du jour : fréquentez des professionnels de musée, ça vaut toujours le coup!
L’exposition Bling-Bling, les Gaulois est disponible jusqu’au 5 septembre 2021 et Éclats de verre au jardin jusqu’au 10 octobre 2021.
Luxes au Musée des Arts décoratifs
Un mercredi après-midi, je me suis rendue au Musée des Arts décoratifs (MAD pour les intimes) intégré dans le musée du Louvre. J’y suis allée admirer l’exposition Luxes et voici mon ressenti.
Alors, je suis plutôt mitigée concernant cette exposition. Elle retrace l’expression du luxe à travers les époques et les cultures, notamment via de très beaux objets de collection. J’ai trouvé que le tout manquait d’homogénéité, on passe facilement d’un costume espagnol à un bol italien, d’époques différentes et pourtant à 2 mètres d’écart à peine.
Pour moi de base, les arts décoratifs sont souvent l’expression d’une certaine décadence, réservés à une élite qui peut se permettre d’acquérir de tels objets ou qui tout simplement ont le temps de réfléchir à autre chose qu’à leur survie. Mais je peux me tromper bien sûr, ce n’est que ma vision des arts décoratifs.
Bien que les objets présentés soient majoritairement “beaux” (tout est subjectif) et correspondent à une certaine idée du luxe, j’ai tout de même eu du mal avec le concept même de luxe. C’est un concept qui m’est inconnu et qui ne me parle pas du tout. Je pense que même en ayant des millions sur mon compte, je ne dépenserai pas de telles sommes en bijoux énormes et inconfortables et en robes de soirée brodées d’or. En même temps, étudiante, je me suis longtemps satisfaite d’un matelas à même le sol et d’une table à tréteaux en guise de meuble. Très spartiate en comparaison. Mais bon, on en reparlera si je gagne au loto un jour.
Le côté original de l’exposition résidait également dans le fait qu’elle intégrait des pièces entières du musée en lui-même comme le Salon du Bois et le Salon des Boiseries. Ces parties à part entière du bâtiment avaient très bien leur place dans le parcours et m’ont donné l’occasion de lever les yeux sur l’espace alentour.
J’admire tout de même le travail des créateurs de tels objets. J’ai aussi apprécié les questionnements qui interviennent en fin d’exposition notamment en termes de respect de l’environnement et du monde animal. En face de ces questions étaient exposés des objets (la plupart au XIXè et début XXè siècle) composés en partie de fourrure de léopard, d’ivoire ou de corne de rhinocéros. Donc la fin englobait plutôt des réflexions autour du luxe à l’heure actuelle, des impacts qu’il a sur notre société et notre environnement et comment il arrive à se renouveler en fonction d’enjeux plus actuels.
Ensemble de cavalier en cuir et plumes de coq réalisé pour Hermès Robe en velours de Demma Gvasalia pour Balenciaga
Ce sont notamment des problématiques que j’aurais bien aimé retrouver (réflexion faite) durant l’exposition sur les Pierres Précieuses visitée plus tôt durant le mois. En effet, à aucun moment, l’exposition n’a apporté d’informations sur la façon dont les gemmes sont exploitées, sur l’impact sur les populations et écosystèmes locaux de ce genre d’exploitation.
A défaut de m’avoir entièrement satisfaite (notamment en termes de fil conducteur et d’informations sur l’utilité et sur l’histoire de certains objets), l’exposition m’aura au moins fait réfléchir.
L’exposition Luxes est disponible jusqu’au 18 juillet 2021.
Voyage sur la route du Kisokaido, de Hiroshige à Kuniyoshi au Musée Cernuschi
Cela faisait un moment que je voulais me rendre au musée Cernuschi. Ses collections d’arts asiatiques me faisaient de l’œil, de même que son exposition temporaire autour des estampes réalisées par plusieurs artistes japonais autour de la route du Kisokaido.
Le musée est lui-même situé dans un ancien hôtel particulier appartenant au passionné Henri Cernuschi dont les collections sont issues.
Et c’était super, comme je l’avais pressenti. L’exposition présente donc les estampes de trois artistes ayant pour thème la route du Kisokaido, une des routes principales des voyageurs japonais qui traversait les montagnes durant l’époque Edo (1600 environ – 1868). L’exposition devait présenter les œuvres d’un quatrième artiste qui n’ont malheureusement pas pu faire le voyage jusqu’à Paris à cause du Covid. C’est donc une installation de projections qui a remplacé cette portion.
Les estampes sont toutes sublimes. Côté Eisen et Hiroshige, deux artistes majeurs de leur époque (XIXè siècle), on admire plutôt des paysages et des scènes de vie quotidienne. J’aurais bien aimé avoir plus d’explications autour de quelques estampes dont le contenu reste à interpréter librement.
Côté Kuniyoshi, un autre artiste de l’époque, celui-ci présente certes des paysages mais surtout des portraits, des scènes humoristiques ou même bien légendaires. Tout est magnifique. Les explications dispersées par ci par là tout du long de cette partie racontent des histoires connues du folklore japonais racontées par les estampes.
Et pour rythmer l’exposition quasiment entièrement composée d’estampes, des beaux objets japonais viennent donner du volume aux pièces. Ce sont une selle, des sets fabuleux d’écriture, des nécessaires de pique-nique laqués et j’en passe qui habillent les salles d’exposition.
J’ai également arpenté les espaces des collections permanentes du musée. Ça remonte de la Préhistoire à aujourd’hui, entre céramiques anciennes et œuvres contemporaines. En bref, une collection qui donne un avant-goût de l’histoire de plusieurs cultures asiatiques. De quoi m’avoir encore plus donné envie de voyager au Japon, en Corée et en Asie du Sud-Est. Je voyage dans ma tête, c’est déjà pas mal.
L’exposition Voyage sur la route du Kisokaido est disponible jusqu’au 8 août.
Voilà pour mon mois de juin ! Au moins prochain pour de nouvelles « aventures ».
Et pour retrouver le dernier bilan, c’est par ici : Bilan du mois de mai.