Anecdotes & Réfléxions

Un mois de juillet pas comme les autres

Ce mois de juillet 2022 a été très étrange. J’avais plusieurs idées d’articles à la suite de mes pérégrinations de ce début d’été mais je pense commencer par faire un résumé. Et je pense que tout coucher à l’écrit aura également un effet libérateur. Car mon premier mois de juillet complet au Canada a été très bizarre.

J’ai changé d’appartement

Mais l’histoire commence bien avant le mois de juillet, à l’arrivée des beaux jours. J’ai sans doute évoqué dans un article précédent (mais je n’en suis pas vraiment sûre) mes voisins amateurs de cannabis (je précise que j’habite alors dans un haut de duplex). Tout l’hiver dernier, je sentais des effluves remonter dans ma chambre et dans d’autres parties de mon appartement, en journée, en soirée, la nuit… Bref, c’était la surprise. A l’époque je me disais : “c’est pas grave, c’est légal donc je ne peux rien faire de toute façon”. Je découvrirai bien des mois plus tard que cette allégation était fausse.

Quand il a commencé à faire suffisamment chaud pour que rester dehors devienne agréable, ma voisine du dessous – alors âgée de 16 ans – sort sur sa terrasse et décide d’y passer ses journées et soirées avec sa bande de copains. Et là, le cauchemar débute : musique à fond, cris, conversations où ils se croient visiblement seuls au monde, jeux, cannabis… Nous ne sommes jamais tranquilles. Alors nous leur demandons de baisser le son, de faire attention. Nous prévenons le père de la-dite jeune femme que les nuisances s’accumulent. Il semble débordé par le comportement de sa fille (on découvrira plus tard qu’il s’en tape le coquillage). Mais les améliorations sont moindres.

Il y a toujours du bruit, ça pue et le moindre son devient source de crispation. Jusqu’au jour où M. Loukoum en a marre et commence à hausser le ton. C’est là que s’enclenche une merveilleuse période faite de nuisances, d’insultes, de menaces et j’en passe. Nous appelons la police plusieurs fois, ça s’améliore quelques jours et ça repart de plus belle. La police ne peut pas faire grand chose. 

Le père de l’adolescente s’y met à son tour : insultes, musique à fond quand il sait qu’on est là, nuisances. Quand l’adulte “responsable” s’y met à son tour, c’est qu’il n’y a pas grand chose à faire à part partir.

Début juillet, nous nous mettons à la recherche d’un appartement. On en trouve un par chance qui nous convient dans notre quartier. On fait une offre, on appelle notre propriétaire (qui a fait tout son possible pour essayer de nous aider à résoudre la situation – en vain) pour casser notre bail. Pour les résidents locataires de Montréal, sachez que votre propriétaire est tenu d’intervenir si des nuisances vous empêchent de profiter de votre logement. Notre propriétaire a fait son possible mais au vu que tout ce qui s’est passé avec les voisins, il n’a pas eu d’autre choix que d’accepter une cessation de bail.

Nous avons donc signé la cessation de bail et signé le bail de notre nouvel appartement dans la foulée. Attention, à ne pas confondre avec une cession de bail qui est du ressort du locataire. 

Nous avions donc moins d’un mois pour : emballer toutes nos affaires, faire toutes les démarches de déménagement, trouver un camion et partir. Grosse source de stress donc (en plus des nuisances qui continuent par intermittence). C’est parti pour un marathon, sachant qu’entre-temps, nous partions en vacances.

Pour tous les locataires montréalais et québécois en général, n’hésitez pas à consulter le site du Tribunal administratif du logement qui vous apportera une aide précieuse en cas de litige avec votre propriétaire/voisin etc : https://www.tal.gouv.qc.ca/

J’ai notamment découvert un volet entier sur le cannabis : oui c’est légal au Canada mais il est interdit d’en faire “profiter” ses voisins, même lorsqu’il s’agit de cannabis thérapeuthique. Si j’avais su cette information avant, j’aurais sans doute signalé le problème à mon propriétaire bien avant. 

En tant que locataires, nous avions des droits et des preuves de nuisance, c’est donc pour cela que nous n’avons pas eu vraiment de mal à casser notre bail. Les baux à Montréal sont en effet difficiles, voire impossibles, à résilier avant le terme du bail mais il existe des recours en cas de besoin.

Je suis partie en vacances

Après avoir entamé les démarches pour casser notre bail, ma famille est arrivée de France pour quasiment 3 semaines de séjour. Mes parents, toutes mes sœurs et moi étions réunis – chose assez rare qu’il faut mentionner. La semaine où tout le monde arrive, je tombe malade. C’est pas le Covid mais ça me met tout de même à terre pendant plusieurs. Je passe les premiers jours de mes vacances à me remettre sur pied. Ça va devenir une tradition pour moi de tomber malade à chaque vacances (comme durant l’hiver dernier où le Covid m’a empêché de profiter de mes seules vacances – bon je chouine mais j’ai quand même eu la chance d’avoir des vacances pour me reposer).

Suite à des retrouvailles à Montréal, nous avions prévu un roadtrip de 10 jours dans le sud de l’Ontario, qui fut lui aussi riche en émotions. Nous étions 11 à voyager – et ce n’est pas forcément très évident ni reposant. 

Quand le roadtrip s’est achevé, nous avions encore quelques jours de vacances que nous avons passés sur Montréal. Et j’étais plus que contente d’être en vacances. De voir ma famille etc. C’est passé très vite. 

La reprise du travail et le déménagement

Mes parents sont repartis, j’ai repris le travail, ma sœur et ma nièce sont reparties, j’ai déménagé. Comme j’hébergeais mes parents pendant leur séjour, nous n’avions pas avancé sur les cartons – ou du moins quasiment pas. Nous avons dû ranger nos affaires en 2 jours puis tout déménager.

Durant cette période, nous avons dû retourner au travail (j’avais utilisé tous mes congés annuels pour nos deux semaines de vacances en famille donc aucune possibilité de prolonger) et ça a été dur. J’ai travaillé 3 jours cette semaine-là mais tout ce que je faisais au travail me paraissait insignifiant à côté de ce qui me restait à faire une fois à la maison.

Le déménagement fut vraiment dur – physiquement et moralement. Nous étions 4 pour tout charger et décharger (et je ne remercierai jamais assez les personnes qui sont venues nous aider), ce fut long, j’ai encore les jambes douloureuses 3 jours après (et je me déplace telle une mamie).

Nous sommes aujourd’hui le 3 août. Une nouvelle semaine de travail a recommencé au milieu des cartons et d’une chute émotionnelle. Toutes les tensions accumulées ces derniers mois s’en vont petit à petit. J’ai beaucoup de mal à me mettre au travail pour être honnête. J’essaye de mettre de l’enthousiasme à la tâche mais le cœur n’y est vraiment pas. Sachant qu’en plus, la plupart de mes collègues sont en vacances et que pas mal d’entre eux m’ont utilisée comme contact d’urgence. J’aurais pu avoir un rythme plus tranquille au travail mais ce ne sera pas le cas…

Ah et j’oubliais que j’ai fêté mes 32 ans en juillet aussi. Mais je suis complètement passée à côté. Je ne suis pas du genre à célébrer mon anniversaire, encore moins quand j’ai d’autres choses sur le feu. Mais c’était tout de même l’occasion de passer une soirée avec toute la famille et honnêtement, on s’est bien amusés. 

Sur ce, je retourne à mes cartons et rangement. Et je prépare des articles très rapidement (on verra, je ne promets rien !) sur mon périple en Ontario et mes dernières découvertes au Québec. 

Bisous et bon mois d’août 

2 commentaires

  1. At a dit :

    Coucou Mme Loukoum, je prevois une expatriation en 2023 au Canada. J ai également vécu 2 ans au Vietnam, et je suis ravie te lire ! Effectivement on trouve souvent des blogs qui vont complètement faire miroiter l experience d expatriation mais comme tu dis si bien, il ne faut pas idéaliser au bout de 6 mois le quotidien remplace le côté decouverte et carte postale que l on s imagine souvent !

    1. Elisabeth a dit :

      Hello ! C’est exactement ça, la réalité nous rattrape bien souvent, pour le meilleur et pour le pire ;D. Bonne future expatriation au Canada !

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