France

Un long week-end à Toulouse

L’avantage d’avoir des amis ailleurs que là où on habite, c’est que ça fait voyager. Et c’est une très bonne raison de voyager. Pour ma part, j’ai récemment rejoint ma plus vieille amie qui habite désormais à Toulouse. Alors c’est parti pour un long week-end dans la capitale de l’Occitanie!

Jour 1 : découverte de Toulouse

J’avais déjà été à Toulouse pendant mon adolescence alors qu’une de mes sœurs y habitait mais je n’en ai pas gardé beaucoup de souvenirs. Du moins, pas de souvenirs de la ville en elle-même si ce n’est la Place du Capitole et les bords de Garonne.

Pour ce premier jour, je prends un train tôt pour avoir une bonne partie de la journée pour explorer (et parce-que c’était moins cher à cette heure-ci, soyons honnête). Toulouse n’est qu’à 4h30 de train de Paris donc ça laisse du temps dans sa journée.

Le Canal du Midi

Pour ce premier jour à explorer la ville en attendant que ma copine finisse sa journée de travail, j’avais choisi un parcours le long du Canal du Midi depuis la gare de Toulouse-Matabiau. La gare est située pile sur les bords du canal donc c’était parfait. 

Le Canal du Midi est l’un des plus anciens canaux d’Europe qui relie Toulouse à la Méditerranée (à Sète pour être précise). Le chantier dura de 1666 à 1681 et fut l’un des plus importants chantiers en France à cette époque. Il a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996. Aujourd’hui les berges sont relativement bien aménagées pour la balade et les vélos. 

Du coup j’ai arpenté pendant 30 minutes les bords du canal avec une valise particulièrement réticente. Sans la valise qui accrochait au chemin, j’aurais sans doute moins râlé. Oui, j’ai râlé toute seule pendant tout le temps que j’ai passé à marcher sur des chemins irréguliers avec ma petite valise têtue.

Le Jardin Japonais Pierre Baudis (maire de Toulouse dans les années 80)

Après avoir découvert le Canal du Midi, j’ai atteint le parc Compans-Caffarelli collé au canal au nord du centre historique de Toulouse. Et au sein de ce parc, se trouve un magnifique jardin japonais de 7000m2 encadré par des palissades qui le coupent de l’agitation extérieure. A défaut de pouvoir partir au Japon dans un futur proche, je me suis “contentée” de ce très beau jardin inspiré des jardins de Kyoto (XIVè-XVIè siècles), propice à la méditation. 

J’ai adoré découvrir ce jardin. Il bénéficie de jolis points de vue et de nombreux lieux d’ombre, ce qui était parfait pour ma peau de faible humaine qui a tendance à brûler au moindre rayon de soleil.

Je quitte ensuite le parc Compans-Caffarelli et continue mon chemin au sud du parc, vers le vieux Toulouse. 

La basilique Saint-Sernin

Je tombe un peu par hasard sur le musée Saint-Raymond, dédié à l’archéologie. Je ne fais que passer, je n’aurais pas pu rentrer avec ma valise de toute façon.

Plus loin, je voulais voir la basilique Saint-Sernin, l’un des lieux emblématiques de Toulouse, et pour cause! C’est un bâtiment magnifique, et le plus grand édifice religieux de Toulouse, soit dit en passant, et l’une des plus grandes cathédrales romanes d’Europe.

La basilique fut construite entre le XIè et le XIIIè siècle et est dédiée au culte de Saint-Saturnin (Saint-Sernin en occitan). Saint-Sernin fut le premier évêque de Toulouse, martyrisé en 250. La basilique abrite aujourd’hui plus de 200 reliques.

L’église Notre Dame du Taur

J’ai poursuivi ma balade et suis tombée sur l’église Notre Dame du Taur, à deux pas du Capitole. Cette petite église est représentative du gothique méridional, très en vogue entre le XIVè et le XVIè siècle. Le gothique méridional est présent surtout en région cathare, dans le Midi. Ce sont souvent des bâtiments austères, construits en brique, matériau local par excellence.

Le Capitole

Deux pas plus loin donc, je déboule sur la Place du Cap’ où se situe entre autres l’Hôtel de Ville de Toulouse. 

Le premier Capitole fut bâti en 1190 par les capitouls (dirigeants de la ville à l’époque) pour y faire siéger le pouvoir municipal. Il reste peu de bâtiments d’origine. A l’heure actuelle, ce que l’on peut admirer c’est une belle façade en calcaire et briques, construite entre 1750 et 1760. 

L’intérieur du Capitole (qui abrite également un théâtre) est visitable. J’ai pour ma part déclaré forfait ici. Ma valise m’encombrait trop, il faisait affreusement lourd. Et comme je deviens facilement la personne la plus irascible du monde en situation d’inconfort, j’ai attendu ma copine avec une boisson fraîche. 

Jour 2 : le marché Victor Hugo, la halle de la Machine et plus de Canal du Midi

Toulouse, round 2! Aujourd’hui, encore un beau programme en perspective.

Le marché Victor Hugo

Week-end oblige, c’est jour de marché. De quoi voir l’animation du centre de Toulouse dans une ambiance chaleureuse.

Le marché Victor Hugo est situé non loin du Capitole. C’est le premier marché-parking de la ville qui émerge dans les années 50 à la place de l’ancienne halle métallique qui accueillait le marché. Dans les années 50, c’est le tout voiture qui est privilégié dans les politiques urbaines de la ville, d’où l’émergence de ce “marché-parking” tout de béton vêtu, à la mode brutaliste si chère au milieu du siècle dernier.

Le marché détonne un peu car entouré de jolis bâtiments et maisons en brique (emblème de la ville).

Une fois à l’intérieur, c’est une ambiance chaleureuse qui est déployée, entre mets locaux et stands aux couleurs du Stade Toulousain. On achète du jambon, du fromage, du pain, du vin local, des chocolats à la violette (autre spécialité de la ville rose) et c’était yum! On a fait les clichés du pur français qui fait son marché en gros. En même temps, ce serait dommage de se priver… Rien que pour la bouffe, je suis contente d’être française (gloire à la cochonaille et autres spécialités sucrées!).

Après un déjeuner fort satisfaisant, la pluie commence à tomber. Alors on cherche un endroit abrité pour l’après-midi.

La Halle de la Machine

Avant mon séjour, j’avais parlé de la Halle de la Machine à ma copine comme endroit cool à visiter. Etant fan d’ambiance un peu steampunk depuis que j’ai découvert les Machines de l’Île de Nantes et les Animaux mécaniques de la Roche sur Yon, la Halle de la Machine m’attirait doucement.

Et pour cause, c’est la même compagnie d’art vivant (Compagnie de la Machine) qui a conçu tout ça : les Machines de l’Île, les Animaux de la Roche sur Yon, le Dragon de Calais et la Halle de la Machine. Tout le concept est incroyable et vraiment unique. 

Pour voir les Animaux Mécaniques de la Roche sur Yon, rendez-vous sur mon article sur la Vendée !

A la Halle de la Machine, l’on peut admirer un Minotaure de 14 mètres de haut dont la respiration artificielle a fait peur à plus d’un enfant. Il est possible de faire une balade à dos de Minotaure, comme l’éléphant à Nantes. Pour notre part, on se contente de l’admirer depuis le sol.

Dans la halle immense ouverte en 2018, l’on découvre tout un arsenal d’objets loufoques. Des comédiens animent dans le fond de la halle un instrument de musique très étrange. Un bel éventail d’instruments étranges fabriqués à partir de casseroles, de pièces de moteurs et j’en passe s’offre au visiteur. C’est la symphonie mécanique.

Dans le hall, une autre créature est présente : c’est Ariane, l’araignée. C’est une immense araignée mécanique, tout en bois et métal, comme ses congénères d’ailleurs. Elle est tellement grande que l’objectif de mon téléphone a du mal à l’immortaliser en entier. Des photos d’anciens spectacles de rue nous montrent que la Compagnie a déjà fait grimper l’araignée sur une façade de cathédrale. De quoi ravir tous les arachnophobes de France.

Le lieu est assez excentré donc il vaut mieux s’y rendre en voiture. Il mérite définitivement le détour, surtout pour les amateurs d’attractions insolites. Bref, un coup de cœur pour moi même si j’aurais bien aimé y découvrir plus de bébêtes mécaniques. Comme la halle est relativement récente, ça viendra sûrement un jour…

Bien évidemment, il s’était arrêté de pleuvoir pile au moment où l’on partait pour la Halle. Alors une fois la visite finie, on pouvait de nouveau profiter du soleil du sud.

Le Canal du Midi à Ramonville Sainte Agne

Au sud de Toulouse, on découvre ensuite une charmante bourgade logée près du Canal du Midi. Les bâtiments entourant le petit port de plaisance sont plutôt récents et l’on va à Ramonville plutôt pour se balader le long du canal.

C’est une balade très agréable à faire pour découvrir un aspect plus paisible du canal. C’est à l’ombre des arbres que j’ai découvert de jolies habitations-péniches. De quoi faire une bonne farniente le week-end. 

Le soir venu, destination notre dernière étape de la journée (qui fut, soit dit en passant, un échec cuisant).

Toulouse centre et les bords de Garonne

Lors de mon dernier séjour à Toulouse, je me souvenais du Bar Basque, institution toujours en vigueur sur la Place St Pierre, en bord de Garonne. Avant de rentrer pour le couvre-feu (à 21h à ce moment-là), nous voulions boire un verre sur Toulouse. 

Grave erreur. Il faisait beau, le couvre-feu avait été décalé récemment, c’était samedi soir donc évidemment qu’il y aurait du monde. Nous avons donc tourné pendant environ 45 minutes afin de trouver une table libre. Spoiler: nous n’avons jamais trouvé. Au moins, ça nous a fait faire une jolie balade dans le centre de Toulouse et sur les bords de Garonne. 

Tant pis, ce sera pour une prochaine fois (on retiendra la leçon ce week-end qu’il faut penser à faire des réservations, adieu spontanéité). Au moins, il reste du jambon et du fromage à la maison pour se consoler. 

Jour 3 : Montauban et Saint Cirq Lapopie

Jour 3 de ce long week-end à Toulouse ! Ou plutôt, aux alentours de Toulouse. C’est parti pour découvrir la beauté de la région.

Montauban

Pour cette dernière journée tous ensemble, nous voulions sortir un peu de Toulouse pour découvrir les environs. Plein de jolis villages sont à portée de la ville donc ça fait une bonne excuse d’escapade.

Avant d’atteindre Saint Cirq Lapopie, notre destination finale de la journée située à environ 1h30 de route au nord de Toulouse, nous faisons étape à Montauban pour le déjeuner. 

Montauban était quasiment désert quand nous sommes arrivés. On se dirige alors vers le centre historique, vers la Place Nationale, le cœur de la ville. On espère alors trouver un restaurant ici. Pas de chance (encore), tout est complet (damn!). Le seul restaurant encore disponible est un pseudo restaurant italien. Et on a vite compris pourquoi il restait encore des tables. C’était du vol. Pas cher, mais du vol quand même pour ce qui nous est présenté. Bref, c’était pas bon et comme une impression d’être pris pour des tartes flottait dans l’air. 

En dehors de ça, le peu de la ville que l’on a vu était charmant. Beaucoup de briques, comme à Toulouse. Je resterai sur cette impression, à charge de revanche.

La Place Nationale à Montauban

Après ce déjeuner mémorable, direction Saint Cirq Lapopie, le paroxysme de la journée.

Saint Cirq Lapopie

Saint Cirq Lapopie est un petit village du Lot, au cœur de la région du Quercy connue pour ses noix et son safran (entre autres). Le village a été classé Plus beau village de France et a déjà été élu Village préféré des Français. Toute la hype autour du village est largement justifiée. Quelques jours plus tard, j’apprenais d’ailleurs qu’Emmanuel Macron s’y était rendu 3 jours après moi, copieur.

Déjà quand on arrive sur place, l’on découvre derrière un virage un sublime point de vue sur le village situé au sommet d’une falaise surplombant la rivière Lot. Le panorama est vraiment à couper de souffle.

Une fois la voiture garée, un chemin nous relie au village. Le village est un ensemble harmonieux de maisons médiévales et renaissance construites sur une pente. Le village était connu jadis pour ses tourneurs de bois, dont l’activité est encore présente par ci par là. C’est aussi un village d’artistes qui accueillit au siècle dernier beaucoup de surréalistes, influencés par André Breton qui résida dans le village. Aujourd’hui, une résidence d’artistes fait encore vivre l’inspiration.

Une belle promenade en descente nous transporte jusqu’à l’église de style gothique roman Saint Cirq et Saint Juliette (datant du XVIe siècle) et la porte de Rocamadour qui offre une vue inoubliable sur le village au-dessus de nous. La visite vaut bien une remontée un peu laborieuse (j’y suis allée par étapes pour ma part, ça fait travailler le cardio au moins).

Saint Cirq Lapopie est donc une attraction à ne pas manquer dans la région. Foncez-y!

Jour 4 : adieu Toulouse

Mon dernier jour à Toulouse est là. J’ai encore le temps d’arpenter la ville avant mon train en début de soirée.

Je décide de retourner dans le centre, vers le jardin des Plantes cette fois-ci.

Le jardin des Plantes

Le soleil commence à taper en fin de matinée donc une balade dans le parc ombragé fut probablement la meilleure idée du matin. Le muséum d’histoire naturelle étant fermé le lundi, je reste dans les jardins. Une roseraie, une cascade et une poule, ça suffit à ravir l’enfant qui sommeille en moi.

Toulouse centre

Je poursuis plus haut dans la ville, vers le centre historique une fois encore. J’arpente le quartier des Carmes, un quartier mi ancien mi branché aujourd’hui. C’est charmant. Je remonte ensuite vers le quartier de la Daurade où je tombe sur Notre Dame…de la Daurade.

Notre Dame de la Daurade

Cette basilique date originellement du Vème siècle. Elle fut bâtie sur les vestiges d’un temple romain. L’église romane tomba vite en ruines, faute d’entretien. Elle fut ensuite reconstruite au XVIIIè siècle entre 1761 et 1883. Le projet de construction était un poil ambitieux : l’on voulait reconstruire Saint Pierre de Rome à la place de l’ancienne église romane. 

Mon meilleur cliché de Notre Dame de la Daurade

Le projet fut vite modifié pour être un peu plus atteignable. Le bâtiment est toutefois très impressionnant aujourd’hui. Je n’ai pas de photos très convenables du lieu. J’étais d’abord descendu en bord de Garonne pour essayer de la prendre en contrebas. Le temps de descendre les escaliers menant au quai, j’avais déjà oublié de prendre la photo… Je n’y ai repensé que 10 minutes plus tard alors que j’étais déjà bien plus loin déjà. Ahhh, moi et ma mémoire…

Le Couvent des Jacobins

Je continue mon chemin vers le métro et tombe sur le Couvent des Jacobins, un magnifique ouvrage typique de l’art gothique méridional (oui lui aussi!). 

Le couvent fut construit par l’ordre des Prêcheurs (plus tard aussi connus sous nom de Jacobins) en contre pied à l’hérésie cathare qui était en vogue dans la région. C’est en 1230 que la construction a lieu.

Depuis 1369, le couvent abrite les reliques de la superstar de l’époque: Saint Thomas d’Aquin.

Au début du XXè siècle, un gros travail de restauration commence car l’ouvrage tombe en décrépitude (comme une grande partie du patrimoine français laissé à l’abandon au fil des siècles). Le couvent menaçait de s’effondrer et les travaux de restauration durèrent jusqu’au début du XXIè siècle. 

Depuis la rue où je suis arrivée, j’ai pu voir l’immense clocher de 45 m de haut, datant de 1275-1298. Le clocher est très similaire à celui de Saint Sernin que j’avais vu quelques jours plus tôt (voir plus haut dans l’article).

Le couvent est également composé d’un cloître, d’une église, etc… Je n’ai pas tout visité mais je note pour une prochaine fois!

Il était temps de rentrer pour préparer ma valise. Le retour sur Paris fut très long ce soir-là, je n’étais visiblement pas pressée de quitter cette ambiance de vacances dont tout le monde avait été privé ces derniers mois. Toulouse, je te quitte mais je ne t’oublierai pas !

2 commentaires

  1. Je crois que la morale du week-end, c’est d’abandonner la valise au profit du sac à dos 😀
    Très joli le petit village médiéval !

    1. Elisabeth a dit :

      Ah ça oui je confirme ^^

Répondre à Kenza Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *