L’événement des Jardins de lumière au jardin botanique de Montréal est une institution, un incontournable de l’automne en ville. J’avais envie d’y aller dès que j’ai posé les pieds à Montréal le 11 septembre dernier.
Les Jardins de lumière est une activité qui a lieu tous les ans (sauf quand tonton Covid est de passage) en septembre-octobre. A partir du début de soirée, les allées d’une partie du jardin botanique s’illuminent d’installations colorées et poétiques.
Cette année en 2021, les illuminations étaient présentes dans les trois “jardins culturels” du jardin botanique: le jardin japonais, le jardin chinois et pour la première fois depuis la création de l’évènement, le jardin des Premières-Nations. Cette année, le thème était “Ode à la lune” avec pour réflexions le lien entre l’homme et la nature, la place des astres et de la lune en particulier dans les croyances humaines.
Je vous raconte?
Trouille et citrouilles
Cette année pour l’automne, le jardin botanique de Montréal avait préparé une salve d’activités autour de l’automne (et de la citrouille en particulier) à destination des familles. Si l’offre de Trouille et citrouilles est plutôt visible de jour, je suis quand même passée à côté d’un parcours décoré spécial citrouille et Halloween où les enfants peuvent s’amuser. C’était le parcours des Pas Sorciers.
C’est plutôt rigolo comme entrée en matière bien que cette activité n’avait pour intérêt que de prendre des photos et de faire se dépenser vos marmots (mes neveux et nièces s’y sont beaucoup amusés en tout cas).
Le jardin japonais
Après le parcours des Pas Sorciers et avant d’atteindre le jardin japonais, quelques installations des Jardins de lumière sont visibles. Notamment, une ligne de micros en forme de lune dans lesquels petits et grands peuvent crier et transformer leurs cris en chants du loup. L’écho des chants est ensuite retransmis dans un ensemble d’arbres illuminés de mille couleurs. Couleurs qui évoluent au fil des chants.
C’est une étape très poétique du parcours. Tout le parcours était poétique en réalité. C’était un savant mélange d’oralité et de show lumineux.
Une fois au jardin japonais, les pavillons et jardins sont illuminés (c’est le thème de la soirée je crois) et changent de couleurs. Le spot promet de belles photos avec un bout du stade olympique qui dépasse de la cime des arbres.
Le jardin japonais n’est pas l’endroit le plus impressionnant du parcours, même si c’est quand même très beau je le concède. Tout va crescendo et c’est plutôt bien fait.
Le jardin des Premières-Nations
Pour la première fois depuis la création des Jardins de lumière au jardin botanique de Montréal, le jardin des Premières-Nations est intégré au parcours. On déambule à travers des arbres géants, où des œuvres sonores et lumineuses jaillissent par moments.
L’une des premières œuvres visibles est un arc lumineux crachant de la bruine d’où sort la voix de la poétesse innue (l’un des peuples premiers ayant leur territoire au Québec et au Labrador) Joséphine Bacon, en langue originale et en français. Plusieurs enregistrements de contes et légendes autochtones fourmillent à travers le jardin des Premières-Nations. Mise en avant d’autant plus importante depuis que les débats autour des cultures autochtones ont été ravivés de plus belle cette année.
Je n’avais pas forcément l’explication à toutes les installations de cette partie de l’événement, la plupart étant cachée dans le noir. Alors l’idée est surtout d’apprécier l’atmosphère, les objets présentés et de développer sa propre mystique et interprétation.
J’ai été très émue par cette partie des Jardins de lumière, de part la signification de la mise en valeur des cultures autochtones mais aussi car le parcours est souvent plongé dans le noir total où seules des touches de lumière éclairent le chemin. Ce n’est pas facile de repérer les flaques d’eau à terre mais ça permet de mieux ressentir l’environnement, de mieux apprécier la nature, le vent, la nuit, le froid, les senteurs.
Le jardin chinois
Le jardin chinois est sans doute la partie la plus impressionnante des Jardins de lumière. Déjà car le décor de base est impressionnant avec son jardin aux bonsaïs, ses temples et maisons énormes et j’en passe.
C’est à partir de ce moment-là que des lanternes et sculptures en papier lumineuses naissent, issues d’un savoir-faire chinois traditionnel. Les dizaines de sculptures lumineuses bordent le chemin qui nous emmène jusqu’à un lac noir peuplé de créatures mythiques.
Les différentes sculptures font référence à Pangu, le géant qui créa le monde. On rencontre aussi des créatures chères à certaines croyances chinoises : ce sont les quatre animaux mythiques, gardiens des quatre directions. On retrouve ainsi sur le lac noir les flamboyants Tortue noire du Nord, Oiseau vermillon du Sud, Dragon azur de l’Est et Tigre blanc de l’Ouest.
Tout est magnifique, empreint de féérie. On fait le tour du lac guidés par les lumières des légendes chinoises et au son de la cascade qui borde le lac.
Le parcours se termine par ce jardin chinois qui marque le paroxysme du parcours des Jardins de lumière. J’ai adoré ce parcours, tout est magique, la nuit apporte une féérie qui n’est palpable qu’à ce moment-là. Les sensations sont décuplées de nuit et ni le froid ni la foule modérée ne peuvent entacher ce spectacle.
Les Jardins de lumière au Jardin botanique de Montréal sont visibles jusqu’au 31 décembre 2021 mais seront de retour à l’automne prochain avec un nouveau thème! Pour plus d’informations, visitez le site d’Espace pour la vie dont le Jardin botanique fait partie.